Gabon : Absentéisme et archaïsme, le président appelle à un renouvellement profond de la Fonction publique

Gabon

Face à l’absentéisme et aux méthodes de travail obsolètes qui gangrènent l’administration au Gabon, le pésident Brice Clotaire Oligui Nguema a choisi l’action directe en se rendant à l’improviste au ministère de la Fonction publique. Cette démarche illustre la volonté présidentielle d’imposer une rupture avec des pratiques bureaucratiques dépassées et de faire de la réforme administrative un levier central pour le redressement et le développement du Gabon.

Le constat dressé est sévère. Une administration pléthorique, peu présente physiquement, peu efficace opérationnellement, et encore largement déconnectée des exigences contemporaines, notamment numériques. En qualifiant l’absentéisme d’atteinte directe aux finances publiques, le président politise la question administrative et la relie explicitement au développement national. Il ne s’agit plus seulement de discipline interne, mais d’un enjeu de souveraineté économique et de justice sociale vis-à-vis des citoyens.

Le discours présidentiel s’appuie sur une rhétorique de rupture et de responsabilisation. En dénonçant l’attentisme hiérarchique et en prônant une rigueur inspirée du modèle militaire, Brice Clotaire Oligui Nguema cherche à restaurer l’autorité de l’État là où elle s’est progressivement diluée. La référence assumée à un possible renouvellement générationnel renforce cette logique : la jeunesse, formée et familière du numérique, devient un levier stratégique de modernisation.

Sur le plan du développement, cette réforme annoncée est structurante. Une administration présente, numérisée et performante est un préalable à toute politique publique efficace, qu’il s’agisse d’investissement, de services sociaux ou de confiance citoyenne. En rappelant que « le changement ne se décrète pas », le président ancre son action dans le temps long, celui des habitudes et des mentalités.

Reste désormais l’épreuve de la mise en œuvre. Car la crédibilité de cette séquence politique dépendra moins de la fermeté des mots que de la constance des actes et de l’institutionnalisation des sanctions et des réformes annoncées.

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