RDC–Rwanda : un accord de paix historique signé à Washington pour refonder la stabilité et le développement des Grands Lacs

RDC RWANDA

La signature officielle, à Washington, de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda s’impose comme un moment charnière dans la reconfiguration diplomatique des Grands Lacs. En réunissant autour d’une même table Félix Tshisekedi, Paul Kagame, Donald Trump et une constellation de dirigeants africains et moyen-orientaux, la capitale américaine devient l’épicentre d’une initiative que beaucoup espéraient sans jamais la voir se concrétiser. Au-delà du rituel protocolaire, l’enjeu est de taille : réorienter une région longtemps fracturée vers une dynamique de stabilité, d’interdépendance constructive et de développement.

L’implication d’acteurs variés, de l’Angola au Qatar, en passant par l’Union africaine, démontre que cette démarche dépasse le cadre bilatéral. Elle traduit une volonté politique africaine affirmée, renforcée par la médiation conduite par le Togo, de bâtir une solution durable plutôt que de s’enfermer dans des cycles d’escalades militaires. Pour Kinshasa comme pour Kigali, l’accord représente une opportunité rare de rompre avec les narratifs de confrontation et de s’inscrire dans une logique de bénéfice mutuel.

Les retombées potentielles sur le développement sont considérables. Pour la RDC, stabiliser Goma, Bukavu, Rutshuru, Masisi et Nyiragongo signifie créer enfin les conditions minimales pour l’essor de l’économie locale, la reprise des activités productives, la reconstruction des infrastructures et la sécurisation des investissements. Pour le Rwanda, la normalisation offre l’occasion de consolider ses corridors commerciaux, d’élargir ses partenariats régionaux et de réduire les coûts sécuritaires liés aux tensions persistantes dans la région. Washington présente d’ailleurs l’accord comme un « instrument international » orienté vers paix, partenariats et prospérité, soulignant que la sécurité devient un levier économique et non un poste de dépense sans fin.

Cette signature n’efface ni les blessures ni les méfiances, mais elle ouvre un espace politique inédit, celui d’un rapprochement capable de transformer la région des Grands Lacs en zone de stabilité plutôt qu’en ligne de fracture permanente.

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