Togo : Le P.C Faure Gnassingbé plaide pour une réorientation stratégique des ressources africaines

Faure Gnassingbé Togo

Au cœur du 3ᵉ Sommet de Luanda consacré au financement des infrastructures en Afrique, le Président du Conseil du Togo, Faure Gnassingbé, a livré une analyse sans détour de l’état actuel du financement du développement sur le continent. Alors que l’Afrique dispose déjà de capitaux significatifs, ceux-ci sont encore largement investis en dehors de ses frontières, souvent dans des placements peu productifs. L’enjeu, selon le dirigeant togolais, est désormais de parvenir à canaliser ces ressources internes vers les infrastructures régionales, industrielles et énergétiques indispensables au développement.

Faure Gnassingbé met en évidence une réalité que peu contestent, les fonds de pension, souverains, compagnies d’assurance et épargne domestique africains représentent des leviers financiers majeurs. Pourtant, au lieu de soutenir les priorités du continent, une grande partie de ces capitaux demeure orientée vers des marchés extérieurs. Cette situation limite la capacité de l’Afrique à financer ses propres projets structurants. D’où l’appel à une ingénierie financière plus audacieuse, fondée sur des plateformes de co-investissement public-privé et des véhicules d’investissement régionaux capables de mutualiser les risques.

L’impact d’une telle réorientation serait déterminant pour le développement. En privilégiant l’investissement dans les infrastructures, l’Afrique renforcerait sa souveraineté économique, améliorerait sa compétitivité et dynamiserait les échanges intra-continentaux. Les corridors routiers, notamment, ont un effet direct sur la réduction des coûts logistiques et sur l’ouverture de nouveaux pôles de croissance, y compris pour les pays enclavés. Cela rejoint les objectifs du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) et les ambitions de l’Union africaine en matière de connectivité.

Pour le Togo, cette stratégie s’inscrit dans une continuité de gouvernance orientée vers l’intégration régionale et la valorisation des ressources locales. Elle marque également une volonté d’asseoir un développement endogène, moins dépendant des financements extérieurs et plus ancré dans la mobilisation du capital africain.

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