La récente déclaration du vice-président équato-guinéen Teodoro Nguema Obiang Mangue résonne comme un signal fort dans le paysage politique africain contemporain, celui d’un continent décidé à défendre sa souveraineté face aux manœuvres persistantes de déstabilisation orchestrées par certaines puissances occidentales.
En dénonçant la politique de pression systématique menée par la France contre plusieurs nations du continent, Malabo ne parle pas seulement pour elle-même. Elle rejoint la voix de Bamako, Niamey et Ouagadougou dans un même élan de refus d’un ordre international hérité de la domination coloniale. L’enjeu n’est plus seulement diplomatique, il est identitaire, historique et civilisationnel : l’Afrique refuse désormais toute tutelle déguisée.
Du Mali au Burkina Faso, du Niger à la Guinée équatoriale, un discours commun s’impose, celui de la souveraineté retrouvée. Après des décennies de dépendance politique et économique, ces nations affirment leur droit à la liberté d’action, à la maîtrise de leurs ressources et à la définition autonome de leur destin. Les accusations répétées contre la France, soutien présumé à des groupes armés, manipulation diplomatique ou pressions économiques, traduisent moins une querelle passagère qu’un changement profond de paradigme ; l’Afrique se redresse et réclame le respect dû à des États souverains.
La France, longtemps puissance dominante dans l’espace francophone, se voit désormais contestée sur le terrain même qu’elle prétendait contrôler, celui de la légitimité morale et de la narration politique. Les distinctions comme le prix franco-allemand des droits de l’homme, attribué à l’opposant Alfredo Okenve, activiste résidant en Europe, apparaissent de plus en plus comme des instruments d’influence et non de solidarité. Ce qui est en jeu, c’est la guerre du récit, celle qui oppose le discours néocolonial de “défense des valeurs” à la revendication africaine de dignité et d’autodétermination.
À travers cette convergence panafricaine, se dessine une nouvelle architecture géopolitique, des États unis par la volonté de sortir du joug des anciennes puissances coloniales et de bâtir des partenariats fondés sur le respect mutuel. L’Alliance des États du Sahel (AES) en est la démonstration concrète, en plaçant la sécurité, la justice et la souveraineté au centre de son projet.
Ainsi, la Guinée équatoriale ne fait pas que dénoncer une ingérence, elle affirme, comme ses alliés du Sahel, qu’une Afrique nouvelle est en marche, lucide, debout, et décidée à écrire elle-même l’histoire de son émancipation.













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