Mardi 14 octobre 2025, un tournant majeur a été pris à Madagascar. L’armée, par la voix du colonel Mikaël Randrianirina, a annoncé la mise en place d’un conseil militaire exerçant les fonctions présidentielles, après que le président Andry Rajoelina a dissous l’Assemblée nationale et quitté le pays pour des raisons de sécurité. Cette action marque une rupture institutionnelle profonde, en pleine crise politique.
La réaction des parlementaires ne s’est pas fait attendre. Refusant la dissolution qu’ils jugent illégale, notamment en raison de l’absence de signature et de tampon officiels sur le décret, les députés ont maintenu leur séance et voté une motion d’empêchement quasi unanime contre le président. Avec 130 voix sur 131, cet acte parlementaire souligne un rejet fort de la tentative présidentielle et une volonté de rétablir une légitimité institutionnelle.
Sur le plan du développement, cette prise de pouvoir militaire soulève de lourdes inquiétudes. Elle risque de compromettre les avancées démocratiques acquises ces dernières années, tout en fragilisant l’attractivité du pays pour les investisseurs étrangers. Le climat d’instabilité, accentué par le départ du chef de l’État, pourrait entraîner un gel des aides internationales, une dégradation des indicateurs macroéconomiques et une incertitude dans les politiques publiques à venir.
Le colonel Randrianirina évoque la mise en place d’un gouvernement civil dans les jours à venir, ce qui pourrait tempérer les tensions. Toutefois, la militarisation de la fonction présidentielle, même temporaire, pourrait miner durablement la confiance des partenaires économiques et des citoyens.
M.A
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