À Dakar, le projet Clima Yaakaar, né de la collaboration entre Médecins sans frontières (MSF), l’École des sables et l’artiste sénégalais Mao Sidibé, propose une nouvelle approche du militantisme climatique. En alliant musique traditionnelle, danse contemporaine et témoignages de populations déplacées, cette initiative artistique entend mobiliser les consciences là où les discours politiques et scientifiques échouent. Ce projet innovant, dont l’hymne « Oya » se veut à la fois un cri d’alerte et un message d’espoir, montre que l’art peut devenir un levier de changement puissant.
L’impact de Clima Yaakaar dépasse la sphère culturelle. En mettant en lumière les conséquences sanitaires du dérèglement climatique – déplacements massifs, recrudescence de la malaria, flambée du choléra – le projet replace les réalités africaines au cœur du débat mondial. Alors que 25 % de la population sénégalaise serait aujourd’hui déplacée en raison d’inondations, l’urgence sanitaire devient un moteur de mobilisation artistique.
Ce type d’initiative joue un rôle clé dans le développement durable. Il transforme l’art en outil de sensibilisation de masse, mais surtout en vecteur de plaidoyer. À l’approche de la COP 30 au Brésil, Clima Yaakaar vise à porter la voix des plus vulnérables jusque dans les sphères de décision. Le pari est audacieux, faire entendre la réalité du terrain aux décideurs internationaux, et pousser à une action politique concrète.
Cette alliance entre art, santé publique et plaidoyer climatique redéfinit les contours de l’engagement citoyen en Afrique de l’Ouest. Et confirme que l’espoir, « Yaakaar », peut aussi prendre la forme d’une chanson.
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