Près d’un demi-siècle après le décès tragique de Steve Biko, icône de la lutte contre l’apartheid, l’Afrique du Sud amorce un virage historique. Le 11 septembre 1977, Biko mourait en détention à l’âge de 30 ans, victime présumée de sévices infligés par les forces de sécurité du régime raciste. Aujourd’hui, 48 ans jour pour jour après ce drame, l’Autorité nationale des poursuites (NPA) annonce la réouverture officielle de l’enquête.
Ce nouveau chapitre judiciaire, validé par la ministre de la Justice Mmamoloko Kubayi et sollicité par la famille de Biko, intervient alors que de nouveaux éléments pourraient remettre en cause la version officielle de l’époque. Selon le porte-parole de la NPA pour le Cap-Oriental, Luxolo Tyali, l’objectif est de déterminer si des actes ou omissions pénalement répréhensibles ont conduit à la mort du fondateur du Mouvement de la conscience noire.
Arrêté en août 1977 pour violation de ses restrictions de déplacement, Steve Biko aurait été torturé dans une cellule du poste de police de Walmer, à Port Elizabeth. Il ne reçut de soins que 24 jours plus tard, alors qu’il présentait des signes évidents de détresse. Son transfert inhumain de 1 200 kilomètres vers Pretoria, menotté et inconscient, s’est soldé par sa mort.
Si la première enquête avait blanchi policiers et médecins, les révélations faites en 1997 par cinq officiers, qui avouèrent avoir menti, n’ont jamais débouché sur des poursuites. La relance de l’enquête pourrait enfin lever le voile sur une injustice emblématique, et rappeler que la quête de vérité demeure une exigence démocratique.
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