Prévu pour transformer le Nord-Ouest tunisien, le projet « Costa-Coralis », d’un montant estimé à 2 milliards de dinars, reste suspendu malgré l’intérêt affiché par plusieurs investisseurs et institutions financières.
Situé à Tabarka, près de la frontière algérienne, le mégaprojet « Costa-Coralis » ambitionne de faire de la région un pôle intégré touristique, culturel et économique. Conçu en 2016, toujours en attente de démarrage, et confié officiellement en 2019 à la société « Haifa for Development and Investment » (Haifa HDI), il prévoit un aménagement de 140 hectares et pourrait générer, selon ses promoteurs, plus de 12 000 emplois directs et indirects.Saadallah Khalfaoui, représentant de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) à Jendouba, estime que « Costa-Coralis » pourrait accroître le PIB régional de 5 %, dont 2,1 % dès la première phase. Le projet est présenté comme un levier multisectoriel, stimulant non seulement le tourisme, mais aussi l’agriculture, l’industrie locale et les services.
Les premiers contacts avec des investisseurs ont confirmé l’intérêt du secteur privé et institutionnel. La Caisse des dépôts et consignations (CDC) a donné son accord de principe pour acquérir 20 % du capital de la société porteuse, tandis que plusieurs partenaires nationaux et étrangers ont signé des lettres d’intention couvrant l’hôtellerie, la santé, la mobilité durable et l’aménagement.
Cependant, malgré les promesses, les travaux n’ont toujours pas démarré. Le PDG de Haifa HDI, Faouzi Redissi, a rappelé que l’État pourrait récupérer le terrain si le projet n’est pas lancé dans un délai maximum de cinq ans, conformément à la loi.
« Nous avons relancé les investisseurs pour obtenir une confirmation de leur engagement. Leur réponse est attendue prochainement », a-t-il déclaré.
Ce retard nourrit à la fois espoirs et inquiétudes dans une région marquée par le chômage, l’exode rural et le manque de perspectives économiques. Pour les habitants, « Costa-Coralis » représente bien plus qu’un chantier : il incarne la possibilité d’un tournant décisif pour le développement du Nord-Ouest tunisien.
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