Le Togo, figure de proue des exportations biologiques en Afrique de l’Ouest, se retrouve à un tournant décisif. Deuxième exportateur africain de produits bio vers l’Union européenne derrière l’Égypte, le pays est aujourd’hui confronté à un durcissement des règles d’accès aux marchés européens et américains. L’Association nationale des commerçants exportateurs de soja (ANCES-Togo) a tiré la sonnette d’alarme ce 11 août 2025 à Lomé, exhortant tous les acteurs de la filière à une mise à niveau rapide.
Les nouvelles exigences de certification, imposées par l’UE et le département américain de l’Agriculture (USDA), introduisent des règles plus strictes en matière de traçabilité, de qualité et de contrôle. Désormais, les groupes de producteurs ne peuvent dépasser 2000 membres et chaque petit producteur est limité à 5 hectares cultivés. Un changement de paradigme pour un secteur qui, jusqu’ici, évoluait sans ces contraintes.
Ces réformes, bien que contraignantes, représentent une opportunité de structuration en profondeur de la filière. Le défi est de taille, il s’agit non seulement de préserver l’accès aux marchés internationaux, mais aussi de garantir la pérennité des exportations togolaises dans un contexte de concurrence mondiale plus organisée.
À l’échelle nationale, cette transition pourrait accélérer la professionnalisation du secteur agricole, favoriser l’essor de certifications locales et renforcer la valeur ajoutée des productions. À terme, c’est tout un pan de l’économie togolaise qui pourrait bénéficier de cette dynamique, à condition que les réformes soient accompagnées d’un soutien technique et financier adapté.
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