Dans un contexte post-électoral déjà sensible, le dernier discours de l’opposant Issa Tchiroma apparaît comme une tentative à peine voilée de déstabilisation. Derrière des mots qui se veulent rassembleurs, transparaît un appel implicite à la révolte populaire. L’enjeu est clair, transformer la contestation politique en un mouvement de rue, au risque d’exposer le pays à une nouvelle ère d’incertitude et de fractures internes.
Sous couvert d’un discours de victoire autoproclamée, Issa Tchiroma remet en cause l’autorité des institutions républicaines, notamment celle du Conseil constitutionnel, et se pose en dépositaire unique de la légitimité populaire. Ce glissement dangereux entre ambition politique et insurrection déguisée est révélateur d’une stratégie de rupture de faire pression sur l’État par la rue, plutôt que par le débat démocratique. Une telle posture, qui joue sur les émotions du peuple et la fibre patriotique, peut conduire à une spirale d’affrontements et d’instabilité que le Cameroun, engagé sur la voie du redressement, ne saurait se permettre.
Le choix des mots n’est pas anodin : « marcher », « protester », « prendre notre destin en main », autant de formulations qui, sous une apparente rhétorique de paix, traduisent un mot d’ordre de mobilisation insurrectionnelle. En s’arrogeant le droit de proclamer des résultats et de s’autoproclamer vainqueur, l’opposant foule aux pieds les règles républicaines et le cadre légal établi par le code électoral. Cette attitude irresponsable vise à semer le doute, diviser les citoyens et affaiblir la cohésion nationale.
Face à cette dérive, l’État, garant de la stabilité et de l’ordre public, doit continuer à faire preuve de fermeté, tout en privilégiant la voie du dialogue et de la légalité. Le peuple camerounais, reconnu pour sa maturité politique, ne se laissera pas entraîner dans une aventure périlleuse dictée par l’émotion.
Le Cameroun, fort de ses institutions et de sa tradition de paix, doit rester concentré sur les véritables priorités : la sécurité, le développement et la refondation nationale autour des valeurs de discipline, de travail et d’unité. Car c’est dans la stabilité et non dans le désordre que s’écrit l’avenir d’une nation souveraine et respectée.
D.Kaboré













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