Au cœur des ambitions souverainistes et panafricaines du Togo, le lancement de la campagne de commercialisation 2025 du café et du cacao, à Kpalimé, incarne un tournant stratégique, celui d’un pays qui entend reprendre le contrôle de ses ressources, structurer ses chaînes de valeur et garantir à ses producteurs un avenir digne, enraciné dans la terre mais tourné vers le monde.
Cette initiative gouvernementale, portée avec conviction illustre la volonté claire de rétablir l’ordre, restaurer la transparence et valoriser les efforts de plus de 400 000 producteurs togolais. C’est une offensive contre les circuits parallèles, la fraude fiscale, les spéculations locales destructrices — autant de freins à la juste rémunération des agriculteurs et à la crédibilité du Togo sur les marchés internationaux.
L’impact concret de cette campagne va bien au-delà du discours. Le geste symbolique – mais hautement stratégique – de la remise de motos aux producteurs souligne une vision politique ancrée dans la réalité que l’agriculture n’est pas un réservoir de misère, mais un levier de dignité. Il s’agit de doter les acteurs ruraux d’outils pour gérer, planifier, se déplacer, vendre. C’est une révolution logistique à l’échelle humaine.
En structurant la filière autour du Conseil Interprofessionnel (CICC-TOGO) et en consolidant son encadrement par le CCFCC, le Togo fait le choix de la gouvernance agricole moderne. Cette démarche favorise la traçabilité, condition sine qua non pour répondre à la demande mondiale en produits durables et équitables. Le café et le cacao togolais peuvent – et doivent – devenir des références de qualité sur les marchés européens, asiatiques et africains.
Cette campagne 2025 est une affirmation de souveraineté et elle rappelle que le développement agricole, s’il est bien pensé, peut transformer les campagnes en pôles de richesse et faire du Togo un acteur respecté de l’économie verte mondiale. Le café et le cacao ne sont plus des cultures de rente à l’ancienne, ce sont désormais des outils de puissance, des instruments de liberté économique et des symboles d’un panafricanisme agricole en marche.
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