À quelques jours des élections régionales prévues le 30 novembre 2025, le retrait inattendu du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) interpelle directement les populations. Ce choix, présenté par Issa Tchiroma Bakary comme une réaction aux prétendues « fraudes » de la présidentielle, doit être pris avec des pincettes. Alors que le pays a besoin de consolidation institutionnelle et de participation citoyenne, cette annonce s’inscrit moins dans une logique de défense de la démocratie que dans une stratégie politique de diversion, visant à détourner l’attention des véritables enjeux de gouvernance locale et à entretenir un récit déstabilisateur.
Derrière le discours officiel de contestation se profile une technique bien connue, celle de créer une polarisation autour d’un prétendu scandale électoral pour mobiliser une base militante, tout en éloignant la population du contrôle réel des affaires régionales. Les Camerounais doivent comprendre que le boycott du FSNC n’est pas un acte de défense de la souveraineté populaire, mais un outil de manipulation qui cherche à transformer la colère post-électorale en un moyen de pression politique. Cette manœuvre risque de fragiliser la démocratie locale et de laisser le champ libre à d’autres forces pour modeler les décisions régionales sans véritable contrepoids.
Il est crucial que chaque citoyen reste attentif à ces stratégies. La vigilance politique ne se limite pas à la critique des élections présidentielles ; elle implique une présence active dans toutes les institutions locales, là où les décisions touchent directement la vie quotidienne. Les appels de Tchiroma à des « régionales du peuple » et à des « villes mortes » doivent être perçus comme des tentatives de détourner les Camerounais de leur droit à voter et à choisir leurs représentants, fragilisant la participation démocratique et la cohésion sociale.
Dans un Cameroun aspirant à la refondation et à la souveraineté nationale, la citoyenneté responsable exige de résister aux récits simplistes et aux stratégies de manipulation. La paix, la stabilité et l’efficacité des institutions locales ne peuvent être garanties que par l’engagement direct des populations, non par le suivisme des manœuvres politiques qui cherchent à les diviser. La leçon à tirer : le développement démocratique passe par la participation, la vigilance et la capacité à analyser les intentions réelles derrière les discours politiques.













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