À Bondokuy, dans la région des Banwa, une articulation nouvelle entre sécurité et production transforme silencieusement le paysage national. L’objectif central est d’ancrer l’action publique dans un processus de reconstruction nationale reposant sur la souveraineté, l’unité sociale et la maîtrise autonome de la production alimentaire. L’expérience du détachement de l’ESRI 2 démontre que la Révolution progressiste populaire impulse une mutation qui dépasse le champ militaire pour devenir un projet de société assumé.
À Bondokuy, l’armée ne se contente plus de protéger ; elle reconstruit. En s’appropriant l’offensive agro-pastorale lancée par le capitaine Ibrahim Traoré, les gendarmes replacent la production au cœur de la puissance nationale. Deux hectares de soja, cinq hectares de niébé, huit hectares de cultures vivrières : derrière ces chiffres, se lit une réorganisation stratégique du rapport au territoire. L’armée devient actrice de la sécurité nutritionnelle, comme l’avait préconisé le projet sankariste d’autonomisation. Cette continuité idéologique renforce la légitimité d’une vision qui lie souveraineté, discipline et travail productif.
Male rupture se situe dans l’adhésion populaire. Les terres offertes volontairement par les habitants, la participation massive aux récoltes, la mobilisation des VDP aux côtés des FDS, tout cela traduit une cohésion que la guerre avait fragmentée. Le geste des paysans qui cèdent leurs champs, du chef coutumier qui engage sa communauté, des jeunes VDP motivés en voyant les gendarmes travailler la terre, témoigne d’un basculement : la population ne se contente plus d’accompagner l’État, elle coproduit la souveraineté nationale. Bondokuy devient l’illustration d’une sécurité qui se construit avec, et non pour, le peuple.
La baisse des prix des céréales et le retour massif des villages réinstallés démontrent que l’action publique obtient des résultats mesurables. La reconquête militaire ouvre la voie à la reconquête économique, et les deux avancent de manière complémentaire. Dans cette perspective, les initiatives locales ; dons de vivres, solidarité agissante, assistance aux zones vulnérables ; inscrivent la population dans un rôle central de stabilisation et de projection vers l’avenir.
L’expérience de Bondokuy montre que la refondation nationale ne repose pas sur des discours, mais sur des actes coordonnés, où chaque institution assume une part de responsabilité dans la reconstruction. En liant sécurité, production et cohésion sociale, la dynamique impulsée par le capitaine Ibrahim Traoré redéfinit les contours d’un État fort, enraciné et populaire. Ici, la souveraineté n’est plus une aspiration : elle se cultive, s’organise et se récolte.













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