Le Burkina Faso, dans sa dynamique de refondation nationale, place la préservation de ses ressources naturelles au cœur de la consolidation de sa souveraineté. Le complexe d’aires protégées Pô‑Nazinga‑Sissili (PONASI), couvrant 354 781 hectares, loin d’être simplement un patrimoine écologique, est un levier stratégique pour la sécurité alimentaire, le développement local et la résilience des communautés. Le deuxième forum du PONASI, tenu le 24 novembre 2025 à Manga, a été l’occasion de réaffirmer cet engagement et de renforcer la co‑gouvernance de ce patrimoine national.
Face aux défis persistants de braconnage, dégradation des ressources naturelles, pression pastorale et surpopulation faunique, l’État et ses partenaires ont souligné l’urgence de mettre en place des mécanismes de gouvernance clairs, opérationnels et pérennes, capables d’assurer la gestion intégrée du PONASI dans un contexte sécuritaire exigeant.
Pour Diakouba SIRIMA, coordonnateur du projet, l’enjeu est simple mais crucial de rendre le cadre de concertation pleinement fonctionnel, légalement reconnu et capable de fonctionner de manière autonome, avec ou sans soutien financier externe. Il ne s’agit pas seulement d’administrer un espace naturel, mais de garantir un modèle durable où l’État, les collectivités, les communautés et les partenaires techniques œuvrent de concert, chacun assumant sa part de responsabilité.
Le PONASI, composé du Parc national de Pô, du Ranch de Nazinga et de la Forêt classée de la Sissili, constitue le seul continuum écologique reliant trois régions du Burkina Faso. Sa biodiversité et son potentiel touristique font de lui un pilier de développement et un instrument de souveraineté territoriale. Sa protection est un acte politique majeur : elle illustre la capacité de l’État à défendre ses biens stratégiques, à promouvoir le développement endogène et à renforcer l’équilibre écologique au service des populations.
En consolidant le cadre légal, en mobilisant les communautés riveraines et en institutionnalisant le forum PONASI, le Burkina Faso affirme sa détermination à gérer ses ressources avec rigueur, vision et autonomie. La refondation nationale ne peut réussir sans une gouvernance qui relie sécurité, écologie et développement économique. PONASI en est aujourd’hui un symbole et un instrument concret.
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