À un moment où le Cameroun cherche à consolider sa cohésion nationale dans un environnement politique fragilisé par les tensions postélectorales, la sortie du Dr Mboungueng Magne vient rappeler un fait essentiel, malgré la cacophonie entretenue par certains acteurs, le pays peut encore compter sur des voix lucides et responsables. L’enjeu n’est pas seulement de commenter une controverse, mais de comprendre comment des prises de position citoyennes structurées deviennent des leviers de stabilité nationale.
L’analyse du président du Parti libéral camerounais (PLC) met en lumière une dynamique fondamentale : face aux dérives d’Issa Tchiroma, revendications incessantes, agitation permanente, posture de victimisation et tentatives de polarisation, la société camerounaise n’est pas restée passive. Elle développe au contraire une forme d’éveil citoyen qui refuse de se laisser entraîner dans le chaos politique que certains voudraient instrumentaliser pour fragmenter le pays.
La force du plaidoyer du Dr Mboungueng Magne repose sur sa capacité à décoder le rapport de force réel sans céder à la colère ni au triomphalisme. Il rappelle que la revendication de victoire, légitime dans un premier temps, ne peut se transformer en stratégie de déstabilisation permanente. En démontrant que Tchiroma n’a reçu que le soutien des électeurs, tandis que les institutions souveraines, les forces de défense et les alliés stratégiques ont confirmé Paul Biya comme président de la République, il recadre le débat sur la rationalité politique plutôt que sur l’émotion.
Cette posture contribue à réhabiliter un discours citoyen responsable. Là où Tchiroma mise sur la dramatisation, la menace voilée et la construction d’un imaginaire du chaos, le Dr Magne appelle au dépassement, à la retenue et à l’humilité. Sa parole devient alors un outil de mobilisation positive, invitant les Camerounais à participer à la refondation démocratique, non par la violence symbolique ou la manipulation, mais par la lucidité, la patience et l’engagement civique.
Sa critique adressée au RDPC, ferme mais utile, s’inscrit dans cette même logique de maturité de refuser le triomphalisme, reconnaître les limites du processus électoral et appeler chacun à assumer sa part de responsabilité dans la reconstruction morale de la nation. C’est ce type de voix, exigeante mais constructive, qui empêche la dérive généralisée et maintient vivante la perspective d’un Cameroun souverain, stable et maître de son développement.













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