À M’hamid El Ghizlane, aux portes du Sahara, le Festival Zamane s’est ouvert ce 14 novembre pour célébrer les traditions musicales africaines et le patrimoine caravanier.
À l’extrême sud du Maroc, M’hamid El Ghizlane accueille du 14 au 16 novembre le Festival Zamane, un rendez-vous dédié aux musiques du désert et aux héritages culturels façonnés par des siècles de caravanes transsahariennes. Cette commune, dernier village avant l’immensité du Sahara, fut longtemps un carrefour stratégique reliant le Maroc aux routes de l’Afrique de l’Ouest.
Le festival entend raviver cette mémoire et valoriser un patrimoine transmis oralement, souvent menacé dans cette région isolée.
Le nom même de l’événement, Zamane — « passé glorieux » en arabe et en amazigh — évoque cette volonté de renouer avec une histoire séculaire. Halim Sbaï, fondateur du festival, explique que le thème de cette édition, Ganga, renvoie aux chants des anciens esclaves amenés par les caravanes.
« En jouant cette musique, ils transforment leur statut social. Ils deviennent des seigneurs au lieu d’être des esclaves. Le patrimoine est un héritage : on le reçoit de nos parents et on doit le transmettre à nos enfants », souligne-t-il.
Dans l’esprit des routes caravanières, Zamane réunit des artistes venus de plusieurs pays de la sous-région afin de retisser des liens culturels distendus par les frontières modernes. Majid Bekkas, figure emblématique de la musique gnaouie et natif de la région, ouvre la première soirée. Selon lui, « ce n’était pas le Mali, le Niger ou le Sénégal : c’était l’Afrique de l’Ouest ». Il rend hommage « aux tribus qui sont venues ici et ont apporté avec elles leur culture, qui est la musique gnaoua ».
Le programme de ce week-end prévoit également des concerts d’Aziz Sahmaoui et de Vieux Farka Touré, mêlant blues africain, sonorités sahariennes et traditions transsahariennes. Les spectacles, gratuits, visent à faire du festival un espace de partage et de transmission, fidèle à l’esprit des anciens voyageurs du désert.















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