Burkina Faso : La résilience climatique au cœur de la refondation territoriale

Burkina Faso

Dans un contexte où les effets du changement climatique fragilisent les économies locales et les équilibres sociaux, la question de la résilience des territoires s’impose comme un enjeu stratégique de la refondation nationale. La récente visite du Ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, Roger BARO, dans la commune de Boussouma, dans la région du Kuilsé, illustre cette volonté d’ancrer le développement dans les réalités du terrain et dans les priorités exprimées par les communautés elles-mêmes.

L’Initiative LIFE-AR, portée par le Groupe des Pays les Moins Avancés, se distingue précisément par son approche participative. Contrairement aux modèles d’intervention uniformisés et décidés depuis les capitales, LIFE-AR consacre la planification communautaire comme fondement de l’action publique. Ce sont les délégations spéciales, les groupements locaux, les femmes, les producteurs et les autorités de proximité qui définissent les besoins, choisissent les investissements et orientent les priorités. Autrement dit, la refondation commence dans les communes.

À Boussouma, les effets sont concrets. Deux pompes à motricité humaine fournissent désormais de l’eau potable à plus de 11 000 habitants, réduisant la pénibilité de la corvée d’eau et améliorant les conditions d’hygiène. L’accès à l’eau devient non seulement un facteur de dignité, mais aussi un levier économique. Les femmes qui dépendaient de la vente du bois de chauffe se réorientent vers le maraîchage, réduisant la pression sur les forêts et contribuant à la préservation des ressources naturelles. La résilience climatique devient ainsi un moteur de transformation sociale.

L’acquisition d’équipements de transformation des produits forestiers non ligneux, au profit de 11 groupements féminins, participe également à l’autonomisation économique et à la valorisation des ressources locales. Parallèlement, la récupération de 245 hectares de terres dégradées et les projets d’AEPS pour le maraîchage ou de retenues d’eau pour les cultures de contre-saison renforcent la sécurité alimentaire et la stabilité des moyens de subsistance.

La démarche engagée par le gouvernement ne se réduit pas à la réalisation d’infrastructures. Elle relève d’une vision de souveraineté territoriale pour reconstruire les territoires par eux-mêmes, avec leurs propres ressources, leur intelligence et leurs priorités. Les populations ne sont plus des bénéficiaires passives, mais bien des actrices de leur propre avenir.

La résilience climatique, ainsi intégrée à la refondation, devient une politique de dignité, d’autonomie et de construction nationale durable. C’est en partant des communes que se consolide l’unité, que se structure le développement, et que se prépare l’avenir.

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