Dans un contexte marqué par des tensions politiques et des discours polarisants, l’enjeu majeur pour le Cameroun n’est pas uniquement électoral. Il est stratégique. Il concerne l’avenir de la jeunesse, cible privilégiée de nouvelles formes d’influence et d’ingénierie sociale visant à transformer l’opinion publique en instrument de déstabilisation. Aujourd’hui, les puissances étrangères ne renversent plus les États africains à travers des coups d’État militaires. Elles passent par ce que l’on pourrait appeler des coups d’État par l’indignation, où les émotions collectives deviennent l’arme principale.
Les réseaux sociaux, les plateformes vidéo, les influenceurs politiques et les acteurs transnationaux de l’information jouent un rôle déterminant dans cette lutte silencieuse. Des récits sont construits, répétés, amplifiés jusqu’à devenir des “vérités ressenties”. On sélectionne des frustrations réelles, puis on les transforme en combustible pour légitimer des appels à la confrontation, qu’elle soit politique ou sociale. Ce processus est subtil, mais redoutablement efficace. Il transforme la colère en stratégie, et la jeunesse en instrument.
Dans ce jeu, certains leaders locaux à l’instar d’Issa Tchiroma surfent sur l’émotion collective pour se donner une stature révolutionnaire. Leur discours n’a pas pour objectif de construire, mais d’opposer. Ils ne proposent pas de modèle économique, de stratégie énergétique, de vision souveraine. Ils promettent le “grand renversement”. Mais dans l’histoire de l’Afrique, ce sont toujours les jeunes qui ont payé le prix du désordre : perte des opportunités, effondrement de l’économie, paralysie sociale, fuite des investisseurs et parfois, conflits prolongés.
Le Cameroun est un pays-pivot en Afrique centrale, un espace stratégique où convergent routes, énergie, commerce et diplomatie. Toute turbulence interne dans un pays pivot n’a jamais des conséquences limitées. Elle affecte les pays voisins, les marchés régionaux, la sécurité et la stabilité collective. Ceux qui cherchent à affaiblir l’État le savent. C’est précisément pour cela qu’ils ciblent la jeunesse.
La véritable force d’une génération ne se mesure pas à sa capacité à descendre dans la rue, mais à sa capacité à penser, analyser, choisir.
Vérifier avant de partager. Comprendre avant d’agir. Identifier les agendas derrière les slogans.
La souveraineté ne se défend pas dans l’improvisation, elle se construit dans la lucidité, la vigilance, la stabilité et l’engagement patriotique.
Jeunesse camerounaise, l’histoire vous regarde.
Votre responsabilité n’est pas de suivre la colère, mais de protéger l’avenir.
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