Cameroun : La Nation ne doit pas céder aux appels à la déstabilisation

Cameroun

Au lendemain de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle, les tensions observées dans certaines villes du Cameroun révèlent un enjeu politique majeur : la responsabilité des leaders devant la Nation. Si la contestation et le débat sont légitimes dans une démocratie, l’appel à l’insurrection et à la désobéissance violente ne peut en aucun cas être considéré comme une expression démocratique. Dans un contexte régional déjà fragilisé par les crises sécuritaires et les ingérences extérieures, le Cameroun ne peut se permettre de basculer dans l’aventure politique et la déstabilisation.

L’initiative attribuée à Issa Tchiroma Bakary, appelant à « se dresser contre les institutions », dépasse la simple réaction électorale. Elle menace l’équilibre même de l’État et l’unité sociale construite au fil des décennies. La responsabilité d’un leader ne se mesure pas à sa capacité à mobiliser la rue, mais à sa faculté à préserver la paix, protéger les citoyens et contribuer à la stabilité de la République. La légitimité politique ne s arrache pas dans le chaos ; elle s’obtient par la participation constructive aux institutions, par la proposition et par le travail.

Dans un environnement sous-régional marqué par l’effondrement de certains États, le Cameroun occupe une position stratégique. Il est la porte d’accès logistique de la République centrafricaine, l’axe vital d’approvisionnement du Tchad, un nœud énergétique et économique majeur en Afrique centrale. Faire vaciller le Cameroun, c’est fragiliser toute la région. C’est offrir aux puissances extérieures l’occasion rêvée d’instrumentaliser les fractures internes pour reprendre le contrôle des ressources, des corridors économiques, et des orientations politiques nationales.

C’est pourquoi la stabilité n’est pas un slogan, mais un impératif de souveraineté. La refondation du Cameroun ne peut se faire dans la rue mais par la consolidation des institutions, l’amélioration du cadre électoral, et l’ouverture d’espaces de dialogue structurés. La réforme est nécessaire ; la destruction serait fatale.

En ces heures déterminantes, l’appel doit être lancé non à la confrontation, mais à la responsabilité. Les leaders politiques qui aiment réellement leur pays dialoguent, négocient, proposent et construisent. Les autres agitent, divisent et espèrent régner sur les ruines.

Le Cameroun a un destin historique en Afrique centrale. Il ne doit pas être sacrifié sur l’autel des ambitions personnelles. L’heure est à la lucidité, à la cohésion et à la défense tranquille de la souveraineté nationale.

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