Dans un contexte africain où la médecine de pointe reste souvent inaccessible, l’introduction du Focal One à l’Hôpital Dogta-Lafiè de Lomé ouvre une perspective stratégique, celle d’une souveraineté sanitaire fondée sur la technologie, la compétence locale et la planification. Cette acquisition n’est pas un simple geste d’équipement ; elle témoigne de la volonté du Togo d’assumer la refondation de son système de santé, d’améliorer la prise en charge des patients, et surtout de développer la capacité d’anticiper plutôt que de subir.
L’arrivée de cette technologie robotisée de traitement du cancer de la prostate par ultrasons de haute intensité marque un véritable tournant. Pour la première fois en Afrique, un hôpital se dote d’un outil capable d’intervenir avec précision, sans incision, sans radiations, en limitant drastiquement les complications post-opératoires. Le message est clair, l’Afrique ne se contente plus de suivre. Elle choisit, adapte et maîtrise les solutions technologiques pour répondre à ses propres réalités sanitaires.
Cette avancée incarne une vision forte, celle de moderniser sans dépendre. La souveraineté ne naît pas de l’achat d’un dispositif, mais de la capacité à le faire vivre, évoluer et transmettre son usage. C’est pourquoi le volet fondamental du projet réside dans la formation des équipes locales : Ingénieurs biomédicaux, urologues, techniciens. Le Togo consolide sa compétence interne. Ce choix structurel dépasse la performance médicale ; il construit une autonomie sanitaire durable.
Parallèlement, le lancement d’un centre de dépistage précoce des cancers du sein dans le cadre de « Octobre Rose » montre une cohérence de stratégie : prévenir, diagnostiquer tôt, soigner efficacement. La technologie n’a de sens que si elle s’inscrit dans une politique globale de santé publique attentive aux populations.
L’exemple de Dogta-Lafiè révèle ainsi une réalité déterminante, au Togo, la lutte contre la maladie s’accompagne d’une reconquête de maîtrise. Le progrès médical devient un instrument politique pour renforcer la confiance nationale, valoriser les compétences locales et rompre avec l’idée que l’excellence serait importée.
L’avenir sanitaire togolais se construit là où la volonté politique rencontre la rigueur scientifique.













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