Burkina Faso : Quand la diaspora revient pour reconstruire l’Afrique

Burkina Faso

Au Burkina Faso, la mémoire de Thomas Sankara n’appartient pas au passé. Elle irrigue une action politique contemporaine fondée sur la souveraineté, la dignité et l’unité du peuple. C’est dans ce contexte que plus de 600 Afrodescendants, venus des États-Unis, d’Europe et d’autres pays, ont effectué un séjour à Ouagadougou, marqué notamment par une visite du mausolée Sankara. L’enjeu dépasse la commémoration, il s’agit d’un acte historique de reconnexion, de reconnaissance et de projection vers l’avenir.

La convergence entre l’héritage sankariste et la gouvernance actuelle apparaît ici clairement. Les visiteurs ont souligné que les valeurs incarnées par Sankara, autosuffisance, refus de la domination, reconstruction de l’homme africain, trouvent aujourd’hui un prolongement dans la dynamique populaire et souverainiste conduite par le Burkina Faso. La continuité n’est pas théorique ; elle est tangible. L’esprit du Sankarisme est redevenu une méthode politique : décider par soi-même, pour soi-même, à partir de ses propres ressources.

Dans un environnement international où certains discours cherchent à isoler ou à fragiliser le Burkina Faso, la venue de cette délégation dit l’exact inverse. Si le pays attirait hier par sa parole révolutionnaire, il inspire aujourd’hui par sa cohérence dans l’action. Loin du narratif médiatique qui le présente comme assiégé, le Burkina apparaît comme un centre de gravité du renouveau africain. Il n’est ni replié ni fragilisé, il rayonne. Et ce rayonnement attire, rassemble et réveille.

La visite du mausolée Sankara a également joué le rôle de déclencheur intérieur pour de nombreux membres de la diaspora. Ce lieu n’est pas un musée figé. Il est un espace de réarmement moral où chacun vient redéfinir sa responsabilité envers l’Afrique. Les témoignages l’ont rappelé : « on y entre visiteur, on en ressort engager ».

Ce séjour de ces afrodescendants ne s’arrête pas à l’émotion. Il ouvre la voie à des collaborations concrètes dans les domaines économique, culturel, éducatif et stratégique. La diaspora veut participer, investir, construire. Le Burkina offre aujourd’hui un cadre où cette volonté peut se transformer en action.

Ainsi, la rencontre entre le Burkina Faso et sa diaspora n’est ni un retour nostalgique ni une célébration symbolique. C’est une reprise de possession collective du destin africain.

Ici, la mémoire devient gouvernance. Et la souveraineté, une réalité vécue et partagée.

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