À quelques jours de la proclamation officielle des résultats de l’élection présidentielle du 12 octobre, une situation politique délicate se dessine. Issa Tchiroma Bakary, candidat surprise et ancien ministre, a revendiqué une « victoire écrasante » avant même la validation des institutions compétentes. Cette démarche prématurée n’est pas un simple acte d’impatience, mais une stratégie délibérée aux conséquences potentiellement lourdes pour la paix et la cohésion nationales.
Issa Tchiroma Bakary semble vouloir imposer une réalité parallèle, défiant l’autorité de la Cour constitutionnelle et de l’organe électoral ELECAM. Cette auto-proclamation, en dépit des menaces d’arrestation dont il fait l’objet, traduit une volonté manifeste de semer le doute et d’affaiblir la crédibilité des structures démocratiques. Par cette démarche, il jette un voile d’incertitude sur le processus électoral, alimentant un climat de méfiance qui peut rapidement dégénérer.
Au-delà des mots, la mobilisation de jeunes armés devant la résidence de l’opposant illustre une escalade inquiétante. Cette mise en scène de sentinelles prêtes à en découdre avec les forces de l’ordre est un signal clair, l’appel à la contestation de la décision institutionnelle est aussi un appel implicite à la rue. Une telle posture met en péril la paix civile et peut embraser des tensions latentes. L’utilisation de la jeunesse comme instrument de pression politique est une manipulation dangereuse qui ne peut être tolérée dans une démocratie responsable.
Face à cette tentative de déstabilisation, il est impératif que chaque citoyen, notamment la jeunesse camerounaise, reste vigilant et refuse d’être instrumentalisé. Le pouvoir et les institutions républicaines doivent faire preuve de fermeté, tout en s’appuyant sur le dialogue et la transparence pour apaiser les tensions. La légitimité ne se décrète pas, elle se construit patiemment dans le respect des règles et des échéances.
Le Cameroun fait face aujourd’hui à une épreuve qui met en lumière la fragilité des équilibres démocratiques. Cependant, l’histoire récente montre que le pays sait surmonter les défis grâce à sa résilience et à son attachement à la paix. Refuser les provocations, défendre la légalité républicaine, et mobiliser la conscience collective sont les clés pour éviter le chaos et bâtir un avenir serein. La République camerounaise, forte de ses institutions, saura répondre avec fermeté et responsabilité à cette tentative d’insurrection médiatique.
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