À la surprise générale, l’ancien président Peter Mutharika devance largement le président sortant Lazarus Chakwera dans les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 16 septembre au Malawi. Avec environ 66 % des voix comptabilisées dans deux tiers des districts, Mutharika semble bénéficier d’un retournement politique majeur, s’imposant même dans les bastions habituels de son rival.
Ce regain de popularité marque un revirement saisissant dans la dynamique électorale du pays. Alors que Chakwera avait triomphé avec éclat en 2020, sa présidence s’est rapidement enlisée dans des crises économiques profondes : inflation incontrôlée, pénuries de carburant, et délestages chroniques. Ces difficultés semblent avoir érodé le capital de confiance que lui avaient accordé les électeurs, ouvrant la voie à un retour en force de Mutharika.
Cependant, les tensions demeurent. L’équipe de Chakwera a demandé un « audit physique » des résultats, évoquant des irrégularités, et huit agents de saisie ont été arrêtés pour tentative de manipulation des chiffres. La Commission électorale (MEC), soucieuse de sa crédibilité après la crise de 2019 ayant entraîné l’annulation de la victoire de Mutharika, promet transparence et rigueur.
L’issue définitive reste suspendue à la publication des résultats dans 12 districts encore attendus. Pour éviter un second tour, un candidat doit franchir la barre des 50 %. Si Mutharika confirme sa victoire, il devra rapidement rassurer les partenaires économiques et répondre aux défis structurels du pays. Un retour au pouvoir dans un contexte aussi tendu pourrait autant favoriser la relance que raviver les tensions.
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