Le Tchad vient de franchir une étape institutionnelle majeure avec l’installation du tout premier Congrès du Parlement, réunissant députés et sénateurs sous l’égide des présidents des deux chambres. Instance suprême de concertation parlementaire, le Congrès se saisira dès sa première session d’un dossier crucial ; la révision technique de la Constitution du 29 décembre 2023.
Adopté par l’Assemblée nationale le 15 septembre dernier, le texte sera soumis au débat le 13 octobre prochain. Parmi les principales modifications proposées, on y trouve, la redéfinition du mandat présidentiel, l’harmonisation des mandats électifs, la possibilité pour le Président de diriger un parti politique, et le financement public des campagnes électorales. Autant de points qui soulèvent des inquiétudes dans les rangs de l’opposition.
Le Groupe de concertation des acteurs politiques dénonce une révision « sur mesure » visant à renforcer le pouvoir du Président Mahamat Idriss Déby Itno. Selon eux, cette réforme traduit une volonté de verrouiller l’espace démocratique, au détriment de l’équilibre institutionnel. Ils annoncent la publication d’un mémorandum suivi d’une mobilisation citoyenne pour « sauver la République en déperdition ».
Dans un pays en quête de stabilité et de consolidation démocratique, cette réforme pourrait soit renforcer la cohérence institutionnelle en clarifiant les règles du jeu politique, soit accentuer les tensions politiques si elle est perçue comme un instrument de centralisation du pouvoir. La légitimité du Congrès, nouvellement installé, sera donc jugée à l’aune de sa capacité à faire primer l’intérêt général sur les logiques partisanes.
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