Ce mardi, les électeurs malawites se sont rendus massivement aux urnes pour une élection présidentielle cruciale opposant le président sortant Lazarus Chakwera à son prédécesseur Peter Mutharika. Ce scrutin, organisé cinq ans après l’invalidation historique de l’élection de 2019 par la Cour constitutionnelle, marque une étape déterminante pour la démocratie malawite.
L’annulation des résultats de 2019 pour cause d’irrégularités massives – incluant la falsification de procès-verbaux et l’usage de correcteurs – avait fait du Malawi un exemple inédit sur le continent africain. Le premier pays à voir son président en exercice remplacé par voie judiciaire et électorale. Cette réforme judiciaire, saluée internationalement, a renforcé la crédibilité des institutions électorales et ravivé l’espoir d’une gouvernance plus transparente.
Cependant, cette avancée démocratique n’a pas encore produit les effets socio-économiques escomptés. Alors que le président Chakwera sollicite un second mandat, il fait face à une population de plus en plus frustrée par l’inflation, les pénuries de carburant et une croissance économique atone. De son côté, Mutharika, à 84 ans, promet de restaurer la stabilité perdue, dénonçant « cinq années gaspillées ».
Avec 17 candidats en lice, dont l’ancienne présidente Joyce Banda, la dynamique politique reste ouverte, mais la polarisation se concentre autour des deux figures majeures. La forte implication des observateurs internationaux, notamment de la SADC, souligne les enjeux régionaux liés à la stabilité du Malawi.
Au-delà du résultat, ce scrutin va tester la résilience du système électoral réformé et son rôle dans le développement du pays. Une gouvernance renforcée par des institutions crédibles peut ouvrir la voie à des investissements durables et à une réponse plus efficace aux défis climatiques et économiques.
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