Maurice Kamto, figure emblématique de l’opposition camerounaise, a officiellement quitté le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (MANIDEM) pour reprendre la présidence du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), son parti d’origine. Ce retour intervient dans un contexte politique tendu, marqué par son exclusion controversée de la présidentielle du 12 octobre, décision confirmée par le Conseil constitutionnel le 5 août dernier.
Maurice Kamto, qui avait présenté sa candidature sous la bannière du MANIDEM, a vu sa participation au scrutin invalidée pour « pluralité d’investiture », une accusation qu’il dénonce comme une manœuvre politique orchestrée par le régime du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Selon lui, cette exclusion repose sur la fabrication d’un « faux président du MANIDEM » et d’une « fausse seconde candidature », visant clairement à neutraliser le MRC, déjà affaibli par le report des élections législatives et municipales à mars 2026, ce qui empêche son parti de disposer des élus nécessaires pour investir un candidat.
Face à cette situation, le Conseil national du MRC a demandé à Kamto de reprendre la tête du parti, décision qu’il a actée dès le 12 septembre. Ce geste symbolique et stratégique marque une volonté de maintenir la pression politique sur le régime en place, malgré l’obstacle électoral. Maurice Kamto, crédité de plus de 14 % des voix en 2018, reste ainsi une voix incontournable de l’opposition camerounaise. Son retour à la tête du MRC témoigne d’une stratégie de consolidation interne et d’un appel à la mobilisation de ses partisans pour « la lutte » politique à venir.
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