La situation au Soudan du Sud se dégrade dangereusement. L’accord de paix signé en 2018 entre le Président Salva Kiir et son vice-président Riek Machar, sous l’égide de l’Union Africaine (UA) et de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), est aujourd’hui en sursis. Depuis début mars, l’armée sud-soudanaise mène des bombardements intensifs sur les bastions de l’opposition, avec un lourd tribut payé par les civils.
Alors que les combats s’intensifient, Riek Machar et plusieurs responsables de l’opposition sont toujours détenus, signe d’un climat politique tendu où le dialogue est remplacé par la répression. Malgré les efforts des garants de l’accord, la confiance est brisée. La récente visite du président de la Commission de l’Union Africaine s’inscrivait dans une série de tentatives de médiation, mais elle a échoué à obtenir un véritable tournant : Riek Machar n’a même pas pu être rencontré.
À l’issue de ses entretiens avec Salva Kiir et d’autres officiels du régime, le chef de l’UA s’est contenté d’appeler à « préserver la paix et la stabilité ». Un vœu pieux alors que le terrain contredit chaque jour un peu plus les engagements pris à Addis-Abeba en 2018.
Le Soudan du Sud s’enfonce ainsi dans une spirale dangereuse, entre autoritarisme rampant, crise humanitaire croissante et blocage politique complet. Sans un sursaut de la communauté internationale et des partenaires régionaux, l’accord de paix risque fort de rejoindre la longue liste des promesses non tenues sur le continent.
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